DESIGNER D'ESPACE

EAU FIL DE L'EAU
Projet de Fin d’Étude

Le sujet de mon projet professionnel doit prendre en compte le mémoire, mais aussi et surtout le classeur expérimental.
Dans la continuité de ces premiers travaux, le sujet m'est apparu clair comme de l’eau de roche : Miyazaki.
Il est un axe important dans la rédaction de mon séminaire, mais aussi l’élément principal de mon classeur. Aussi, j'ai cherché à interagir avec cette figure majeure du cinéma d'animation. Mon intérêt se portait en premier lieu sur la scénographie, dans une volonté de création d'espaces intérieurs ou extérieurs répondant à une demande propre. Il s'agissait aussi d'englober un aspect évènementiel, le monde du spectacle permettant à mes yeux de retranscrire l'aspect magique de cet univers.
Il s'agissait alors de créer un lien entre l'univers de Miyazaki, la scénographie et un site remarquable. Créer un parc à thème était tentant, mais quelque peu démesuré... J'ai alors opté pour un sujet plus réaliste et réalisable : la création d'un escape game sur le thème de Miyazaki.
La réalisation d'une scénographie dans un espace demande de répondre à plusieurs problématiques : Dans quel bâtiment s'inscrire? Comment interagir avec ? Et comment rendre l'expérience intéressante et enrichissante ?
Tout d'abord, je me suis axé sur un lieu qui semblait pour moi adéquat. C'est donc sur le site du Saut du Sabot, chute d'eau, ancien pôle industriel durant le XXeme siècle, que je souhaite m'implanter. Ce site ouvrier est actuellement en grande partie laissé à l'abandon. Quelques bâtiments sont encore utilisés, à des fins industrielles, mais seulement un seul espace est mis en avant, le musée.
Il se situe dans l'un des plus vieux bâtiments du site, et permet de connaître l'histoire de ce lieu emblématique tarnais. Il était alors logique que je m'implante sur ce site spécifique.
La scénographie dans cet espace devait avoir un sens et être en corrélation avec celui-ci. Ce lieu, emblème de la révolution industrielle, utilise la force hydraulique de cascade pour faire tourner les turbines et ainsi générer de l'énergie. De ce fait, il fallait jouer avec cet aspect de force motrice et le lien étroit avec l'eau.
Pour finir, l'expérience de la visite et celui de la scénographie doivent être complémentaires pour apporter aux spectateurs un côté ludique tout en apprenant l'histoire du site. La scénographie apporte ainsi un regard nouveau et dynamique au musée. Que ce soit grâce à des jeux de lumières, des maquettes ou des textures, elle interagit de façon bénéfique.
On retient mieux une information quand on s'amuse, alors amusons-nous !
LOCALISATION
Le Tarn est une rivière du sud de France. Elle donne son nom au département du Tarn et du
Tarn-et-Garonne. C'est une rivière particulièrement encaissée et peu accessible.
Le Saut-de-Sabo désigne un dénivelé rocheux qui court sur près de 500 mètres entre Arthès
et Saint Juéry. Provoquant une chute de près de 20 mètres, le Saut-de-Sabo marque
la fin de la vallée du Tarn et son entrée dans la plaine. Avant la construction du pont, cet
amas de roches permettait de traverser la rivière.
De part et d'autre de cet impressionnant dénivelé rocheux deux villes se sont établies :
Saint Juéry et Arthès. La force hydraulique y est exploitée depuis le XIVème siècle. Des canaux,
creusés dans la roche ont permis d'alimenter de nombreux ateliers.

L'ÉCO-MUSÉE
Classée au titre des Monuments Historiques, la centrale est construite en 1898 sur l'emplacement d'un ancien moulin. Elle est agrandie dans les années 1905 et 1915. Toute l'énergie électrique des diverses centrales était distribuée à l'ensemble des ateliers à partir de la tour de départ de lignes, pittoresque et typique des débuts de l'histoire de d'hydroélectricité. Arrêtée en 1990, elle est restée en l'état jusqu'à ce qu'elle soit confiée à l'association des anciens ouvriers du site. Elle accueille aujourd'hui le Musée du Saut-du-Tarn.
L'architecture particulièrement soignée est représentative du courant décoratif établit au XIXème siècle sur le développement industriel de la brique et ses capacités décoratives parfaitement exploitées ici.

AU FIL DE L'EAU
Le Saut du Tarn est à sec ! Les ouvriers, censés fabriquer les outils emblématiques de ce fleuron de l’industrie française, sont à l’arrêt. Ils ne peuvent plus nourrir leurs familles. De l’autre côté, les grands patrons s’impatientent. Le progrès et la croissance n’attendent pas. Dans le village, il se murmure que l’esprit de Sabo, jeune berger ayant donné son nom au passage accidenté, aurait jeté un sort à la rivière, refusant que l’on abuse du pouvoir et de la puissance de la nature. A vous de trouver une solution.
Vous partez alors pour le Japon, pays étroitement lié avec le chef lieu du département, Albi. On raconte que là bas, un magicien du nom d’Hayao Miyazaki parviendrait à créer des histoires où nature et progrès font bon ménage. Mais faites-vite : la colère ouvrière gronde et pourrait bien vous empêcher de trouver un équilibre.

A LA RECHERCHE DE SABO
La première salle est celle des machines.
C’est l’un des premiers édifices qui est
construit sur le site. Sa construction, en
1881, amène avec elle une ville ouvrière.
Ce monde industriel colle parfaitement
avec l’univers du film Porco Rosso, réalisé
par Hayao Miyazaki.
L’espace est divisée en plusieurs parties.
Chacune permet d’en apprendre plus sur
le monde ouvrier. Elles sont délimitées au
sol par un adhésif vinylique effet parquet,
qui permet de marquer chaque énigme
ou lieu de recherche.



CONVAINCRE LA HIÉRARCHIE
La seconde salle est légèrement plus grande, et fut rajoutée plus tard au bâtiment. Prénommée «La Halle aux Martinets» de part sa fonction, cette pièce offre un point de vue exceptionnel. Plus récente, elle est aussi plus vide, et permet, en temps normal, de recevoir des expositions éphémères. Pour l’ambiance, c’est le film Le Voyage de Chihiro, toujours de Hayao Miyazaki, qui fut choisi.
Le style industriel mélangé à l’univers fantastique permet de créer un contraste fort et marquant.



LA NATURE RETROUVÉE
La troisième salle est une succession de petites pièces en
sous-sol. C’est l’ancien passage de l’eau, qui entrait par la
droite, pour venir faire tourner la turbine à gauche. Cette
force hydraulique permettait de générer de l’énergie au
niveau de l’alternateur qui se situe dans la deuxième salle.
Le musée a aménagé cet espace pour venir y déposer une
immense maquette du site, représentant la vie ouvrière à son
apogée. De part son histoire et sa fonction, le film Nausicaa de
la vallée du vent, film d’animation de Hayao Miyazaki, était un
très bon support graphique. Dans le film, la nature se retourne
contre l’humanité et engloutit les territoires des Hommes.
Ici, la nature commence à prendre possession du sous-sol.
Cette salle est dotée d’éléments végétaux avec de nombreux
éclairages de diverses teintes froides, donnant une ambiance
mystérieuse.



SORTIE
Voilà les joueurs libres ! En sortant, pas de jeux de lumières ou d'effet grandiloquent. Simplement
la lumière du jour, les plantes vertes vivifiantes... et le bruit de l'eau enfin revenue. Le maître du
jeu apparaît alors et leur offre leur récompense : trois porte-clés à l'effigie des personnages
principaux des films où ils se sont baladés, un autre à l'effigie de Miyazaki et le dernier, une lime,
symbolisant l'usine et la paix sociale retrouvée.